"Pétition" de soutien à AREVA.

LEMONDE.FR  06.06.11

La présidente du directoire d'Areva a présenté le bilan de l'entreprise pour l'année 2010. Les résultats sont positifs.

Avec un chiffre d'affaires de 9 milliards d'euros en 2010, un carnet de commandes de près de 44 milliards d'euros et une forte contribution à l'indépendance énergétique de notre pays, Areva est un bel exemple de réussite industrielle.

Les données présentées et les perspectives favorables des années à venir ne doivent rien au hasard. Pour devenir le leader mondial du nucléaire et un acteur ambitieux dans les énergies renouvelables, Areva a depuis dix ans déployé une stratégie ambitieuse et cohérente.

Lors de sa création en 2001, beaucoup étaient sceptiques sur ce concept de modèle intégré, regroupant l'ensemble des métiers du nucléaire depuis la mine d'uranium jusqu'au recyclage des combustibles usés, en passant par la fabrication du combustible, la conception, la fourniture et l'entretien de centrales.

Si, comme l'a rappelé le Président de la République en visite sur le chantier EPR de Flamanville : "( …) dans le nucléaire, Areva c'est l'exemple même de la réussite", pourquoi envisager de démanteler cette entreprise publique et son management qui ont toujours œuvré pour l'intérêt national ?

N°1 mondial, N°1 en Europe, N°1 aux Etats-Unis, le groupe continue d'accentuer ses positions en Chine et en Inde. Areva a développé un savoir-faire exceptionnel et croit en ses atouts, à sa qualité d'expertise unique, à sa capacité à renouveler son outil industriel et à faire des choix technologiques courageux portés par des personnels aux solides compétences : le groupe a su anticiper les besoins d'un marché en constante évolution. Le nucléaire réclame expérience, compétence, vision et durée.

Pour gagner son pari, Areva a investi plusieurs milliards d'euros et créé des milliers d'emplois en France où sont localisées 60% des installations. Sa présidente fait autorité en France et à l'étranger. Nous considérons qu'il n'y a pas d'avenir ambitieux pour un pays sans le souci de son devenir industriel.

Le groupe s'est ouvert et a conclu des accords industriels de haute valeur ajoutée.

Au-delà de nos sensibilités politiques personnelles, nous considérons qu'Areva doit demeurer une entité unique, opérationnelle de la mine au retraitement des déchets nucléaires.

Démembrer et déstabiliser notre leader mondial serait une faute majeure pour l'avenir énergétique de notre pays. Nous considérons, que dans le contexte difficile actuel et au vu des résultats obtenus, la présidente du directoire d'Areva doit être reconduite dans ses fonctions. C'est l'assurance pour nous de la pérennité et du maintien du groupe français au premier rang mondial du nucléaire civil.

 

Députés et sénateurs UMP : Jean-Paul Anciaux, député de Saône-et-Loire ; Claude Birraux, député de Haute-Savoie ; Jean-Pierre Decool, député du Nord ; Claude Gatignol, député de la Manche ; Bernard Gerard, député du Nord ; Michel Havard, député du Rhône ; Pierre Herisson, sénateur de la Haute-Savoie ; Benoît Huré, sénateur des Ardennes ; Jean-Pierre Nicolas, député de l'Eure ; Alfred Trassy-Paillogues, député de Seine-Maritime.

Député Nouveau Centre : Jean Dionis du Séjour, député du Lot-et-Garonne.

Députés PS : François Brottes, député de l'Isère ; Christian Bataille, député du Nord ; Bernard Cazeneuve, député de la Manche ; Christian Eckert, député de la Meurthe-et-Moselle ; Geneviève Fioraso, députée de l'Isère ; Jean Gaubert, député des Côtes d'Armor ; Jean-Louis Gagnaire, député de la Loire ; Marc Goua, député du Maine-et-Loire ; Michel Issindou, député de l'Isère ; Jean-Yves Le Déaut, député de la Meurthe-et-Moselle ; Michel Liebgott, député de la Moselle ; Christophe Sirugue, député de la Saône-et-Loire.

Député PC : Jean-Pierre Brard, député de Seine-Saint-Denis.

des députés UMP, NC, PS et PC


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Areva : quel futur ?

Extrait de "La vérité sur le nucléaire" de Corinne Lepage, éditions Albin Michel.

Publié par Le Nouvel Obs  le 01-06-11

"(...) Areva reste confrontée à de graves difficultés. L’ouverture du capital n’a pas empêché, en décembre 2010, Standard & Poor’s de placer la note de crédit de long terme de la société sous surveillance négative, en invoquant le demi-succès de l’augmentation de capital.

L’agence de notation financière précise qu’elle pourrait abaisser la note, actuellement à BBB+, d’un cran, ses décisions intervenant dans les trois mois à venir. S&P explique qu’elle tablait sur une augmentation de capital de 2 à 2,5?milliards d’euros, alors qu’elle s’est limitée à 900 millions d’euros. Areva affiche de surcroît un cash-flow opérationnel négatif. 

Cet avertissement est très grave pour la capacité de la société à lever des fonds à l’avenir. (…) La  situation était déjà très difficile pour Areva avant le 11mars 2011. (…) La difficulté principale réside dans le coeur de la société elle-même.

Son activité initiale ne se poursuit qu’en raison de l’obligation faite à EDF de faire retraiter ses déchets, l’EPR est un gouffre et l’activité de production d’uranium est très fragilisée par la conjoncture internationale. Il est fort possible que les conséquences de la catastrophe japonaise soient tragiques pour Areva. 

Les risques liés au Mox en cas d’accident comme à Fukushima vont rendre très dissuasif l’usage de ce combustible. Que va faire Areva de ses stocks et la production va-t-elle se poursuivre ? Rien n’est moins sûr. La vente des EPR apparaît  enfin déjà fortement compromise. L’activité de production d’uranium doit être transférée à une filiale, prélude sans doute à une cession. 

Mais à aucun moment le débat public autour de l’avenir de cette société n’est posé. Est-ce normal dans un pays qui donne des leçons de démocratie au monde entier ?"

Au terme de ces deux documents est il permis de penser que ces  élus accepteraient un débat de fond sur le nucléaire.... ou veulent ils tout simplement nous faire payer l'ardoise:

  • du retraitement
  • de la remise en état des centrales vieillissantes
  • du démantèlement des centrales
  • de leurs futurs ex EPR à 6 mds pièce
  • du réacteur de 4 ème génération
  • d'ITER
  • etc....
Cf l'excellent diaporama de Yves Marignac dont le lien est sur ce blog.

Voir aussi : Personne ne veut tuer l'EPR...

Et aussi : Nucléaire : le déclin de l’empire français 

http://www.global-chance.org/spip.php?article49