Béatrice Mathieu - publié le 26/05/2011

3% du produit intérieur brut par an, soit quasiment 600 milliards d'euros sur une décennie : voilà ce que devrait dépenser l'Etat français pour basculer vers un modèle économique durable et soutenable, d'après la Fondation pour la Nature et l'Homme, l'ex Fondation Nicolat Hulot (FNH). Une dizaine d'économistes réunis au sein du comité de veille écologique, sorte de Think Tank de la FNH, vient de publier un rapport qui détaille les moyens à mettre en oeuvre pour assurer la transition écologique de notre modèle économique et permettre la baisse radicale de notre dépendance à l'énergie.

Au coeur du dispositif : une sorte de grand emprunt auprès de la banque centrale Européenne. L'argent serait géré par une banque d'investissement sur le modèle de la Caisse des Dépôts et les projets pilotés par une agence publique d'investissement. Les dépenses seraient ainsi affectées uniquement aux investissements permettant de réaliser des économies d'énergies. Exemple : le lancement d'un vaste plan de rénovation et d'isolation des logements anciens.

" Il y a urgence à changer de modèle ", plaide l'économiste Alain Grandjean qui a piloté ce projet aux côtés de Gaël Giraud, professeur à l'Ecole d'Economie de Paris. " L'Union Européenne s'apprête à mettre en place de nouvelles mesures d'austérité qui ne feront qu'aggraver une situation économique déjà très difficile. Les conséquences sociales et politiques seront lourdes ", avertit ce proche de Nicolas Hulot. Pour ne pas se soumettre à la dictature des marchés financiers, les Etats Européens doivent avoir la possibilité de s'endetter auprès de la BCE.

" Pour cela, nous devons modifier le traité européen. Après tout la BCE a déjà fait une entorse à son règlement à remonétisant des titres de dettes pour sauver les banques. Elle peut le refaire pour sauver la planète et les générations futures ". Pour ne pas dégrader les comptes publics, ces investissements ne seraient pas comptabilisés dans les calculs du déficit public. Les économistes de la FNH envisagent également d'orienter arbitrairement une partie de l'épargne des ménages vers ces titres de dettes de façon à se détacher de la tyrannie des investisseurs étrangers et des grands fonds de pensions étrangers.

Après cette série de propositions sur le financement de la transition écologique, la FNH devrait s'attaquer aux questions de régulations et de juste échange. Sans doute les bases du programme économique d'un certain Nicolas Hulot.