Quarante-six départements sont désormais concernés par au moins un arrêté préfectoral limitant l'usage de l'eau, selon le bilan actualisé publié mardi par le ministère de l'Ecologie.

Le précédent point de samedi faisait état de 42 départements, sur les 96 de la métropole.

Dix-huit départements sont concernés par les mesures les plus fortes.

Les restrictions d'eau limitent les usages jugés non prioritaires pour les particuliers (arrosage, lavage de voitures, remplissage des piscines) et peuvent aussi encadrer l'irrigation agricole.

Une très large partie de la moitié nord de la France est concernée, à l'exception de la Bretagne et le nord-est. Dans le sud, des mesures sont prises principalement dans les régions Aquitaine, Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes.

Cinq départements sont par ailleurs placés en situation de vigilance, précise le ministère sur son site internet ().

"On est en situation de crise et de gestion de crise", avait souligné la semaine dernière la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, après avoir réuni avec un mois d'avance la commission de suivi hydrologique (dit "comité sécheresse") rassemblant les représentants du BRGM (bureau de recherche géologiques et minières), tous les usagers de l'eau, des élus et des experts, afin de faire le point sur la situation.

"On est dans une situation de mois de juillet en ce qui concerne tous les indicateurs: nappes, débit et fonte des neiges", avait-elle ajouté alors que Météo France a annoncé samedi ne pas attendre de précipitations significatives dans la semaine.

Le "comité sécheresse" doit se réunir régulièrement et au plus tard à la mi-juin, en fonction de l'évolution de la situation.

Par ailleurs, des mesures préventives pour garantir les débits de la Loire, qui assure le refroidissement de quatre centrales nucléaires et connaît des niveaux dignes d'un mois de juillet, ont été annoncées mardi par la préfecture de la région Centre.

Ces mesures s'adressent aux gestionnaires des barrages qui jalonnent le fleuve et certains affluents, notamment les barrages de Naussac (Lozère) et de Villerest (Loire). Ces réservoirs ont été construits pour soutenir le débit du fleuve, dont l'étiage -basses eaux- est particulièrement précoce cette année en raison de la sécheresse.

La préfecture de région a décidé d'abaisser les objectifs de débit à Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme) sur l'Allier, et à Gien (Loiret) sur la Loire, afin d'"économiser l'eau" à titre préventif.

L'objectif de débit a ainsi été abaissé de 60 à 50 m3/seconde à Gien.

Un tel débit, explique la préfecture, "permet une exploitation coordonnée et, a fortiori, la sécurité des quatre centrales nucléaires bordant la Loire": Belleville-sur-Loire dans le Cher, Dampierre-en-Burly dans le Loiret, Saint-Laurent-des-Eaux dans le Loir-et-Cher et Chinon en Indre-et-Loire.

"On baisse les objectifs maintenant pour pouvoir tenir dans la durée (...) au cas où la sécheresse s'installerait durablement", a expliqué à l'AFP Emmanuel Didon, responsable du service Loire et Bassin Loire-Bretagne à la DREAL (Direction régionale de l'environnement, de l'Aménagement et du Logement).

Les retenues des barrages de Naussac et Villerest sont actuellement proches de leur remplissage maximal et la sécurité des centrales ou l'alimentation en eau potable ne sont pas menacées à ce stade, souligne la préfecture.

www.developpement-durable.gouv.fr/Point-situation-secheresse.html