LONDRES (AFP) - 18.05.2011 13:41
Dès les premières conclusions de ce rapport connues,
le ministre de l'Energie Chris Huhne s'est félicité de ses conséquences sur la
relance du nucléaire : il y a vu "les bases pour continuer à lever les
obstacles à la construction de nouvelles installations au Royaume-Uni".
Cette
position tranche avec celle de l'Allemagne, où la chancelière Angela Merkel a
lancé une réflexion pour sortir au plus vite du nucléaire après le drame
provoqué par le tsunami du 11 mars au Japon.
Chargé par
le gouvernement de tirer les leçons de cette catastrophe, l'inspecteur en chef
des installations nucléaires britanniques a émis 26 recommandations, tout en
considérant qu'il n'était pas nécessaire de réduire l'activité des 19 réacteurs
du pays.
Mike
Weightman, qui dirige l'instance supervisant le nucléaire (Health and Safety
Executive, HSE), a jugé qu'un scénario "extrême" comme celui de
Fukushima n'était "pas crédible" au Royaume-Uni.
Il a
notamment souligné que son pays se trouvait à plus de 1.500 km de la première
faille sismique. "La technologie et le modèle de nos réacteurs, en
activité ou en projet, sont différents de ceux de Fukushima", a-t-il aussi
noté. Il a en outre salué la "culture de la sécurité appropriée" des
exploitants britanniques.
M.
Weightman assure néanmoins que "des leçons doivent être tirées" des
événements du Japon. Il a recommandé que 25 points soient passés en revue, tels
que les mesures pour protéger les centrales nucléaires en zones inondables et
les moyens de répondre à une coupure prolongée d'électricité, comme ce fut le
cas à Fukushima.
Sa 26e
recommandation réclame qu'un plan d'action soit rendu public vers la mi-juin
pour répondre à ces questions.
Point
essentiel aux yeux des industriels, M. Weightman a estimé que la construction
de plusieurs réacteurs sur le même site ne devait pas être remise en cause, ce
qui aurait obligé à revoir la plupart des projets en cours.
Le
Royaume-Uni compte actuellement 10 centrales abritant au total 19 réacteurs,
qui assurent près d'un cinquième de la production nationale d'électricité.
Dans le
cadre de la politique de relance du nucléaire décidée par les travaillistes et
confirmée par le gouvernement actuel, plusieurs groupes d'énergie européens
sont sur les rangs pour construire cinq nouvelles centrales, qui comprendraient
au moins 10 réacteurs.
Les compagnies
françaises EDF et GDF-Suez, l'espagnole Iberdrola et les allemandes EON et RWE
sont sur les rangs, pour un marché évalué à quelque 35 milliards d'euros.
M.
Weightman a indiqué qu'il devait se rendre la semaine prochaine au Japon à la
tête d'une équipe internationale d'experts. Son rapport final, attendu en
septembre, tiendra compte des conclusions de cette mission, a-t-il précisé.
Ce n'est
qu'après la publication de ce rapport final que les autorités britanniques
rendront leur décision sur une autorisation des réacteurs nouvelle génération
de type EPR du groupe français Areva et AP1000 de l'américain Westinghouse.
Un
représentant de Greenpeace, Doug Parr, s'est insurgé contre des conclusions
hâtives tirées "sous la pression des industriels" alors qu'il faudra
"encore des mois et même des années avant que toutes les leçons ne soient
tirées" de la catastrophe de Fukushima.
© 2011 AFP
La Grande-Bretagne encourage le développement du nucléaire, malgré Fukushima
L'ambitieux programme nucléaire britannique a été encouragé mercredi à aller de l'avant malgré la catastrophe de Fukushima, un rapport officiel recommandant des aménagements sans remettre en cause la construction de nouveaux réacteurs.