Maxisciences Info rédaction, publiée le 13 mai 2011

Jeudi 12 mai, se réunissaient à Bruxelles, le commissaire européen à l'énergie Gunther Oettinger et l'ENSREG. Il devait y être question des premières concrétisations des promesses faites par les Etats membres concernant les 143 réacteurs nucléaires actuellement en activité dans l'Union. Le commissaire allemand a été radical en qualifiant "d'apocalypse" la catastrophe nucléaire japonaise de Fukushima. Et c'est sans surprise qu'il a annoncé que certaines centrales européennes ne satisfaisaient pas aux normes de sécurité requises. Il avait également, la veille de cette réunion, déposé une liste de critères, comportant de nouveaux points à satisfaire.  

Depuis le début, tous les Etats de l'Union sont d'accord sur les différents points à vérifier tels que la capacité pour les installations à résister à un séisme, à une inondation ou à d'importantes variation de températures ou encore la capacité à gérer une panne majeure dans le système de refroidissement des réacteurs. Les divergences apparaissent sur les points supplémentaires sur lesquels M. Oettinger a décidé d'insister : la capacité à faire face à une défaillance humaine, à un acte malveillant, à une attaque informatique, à la chute d'un avion ou à une action terroriste rapporte Le Monde


Les tests ne doivent pas prendre en compte le terrorisme pour plusieurs Etats

C'est à l'évocation du terrorisme que plusieurs capitales dont Paris ont réagi. En effet, le 25 mars dernier, les chefs d'Etat et de gouvernement étaient tombés d'accord pour que les tests de résistance à pratiquer "ne parlent pas de terrorisme dans leur conclusions", comme le rappelle le président de l'Autorité de sûreté nucléaire française (ASN) André-Claude Lacoste. La raison en est simple "intégrer la notion d'attentat serait inconciliable avec l'obligation de transparence" dont doivent faire preuve l'ASN et le gouvernement. Evaluer les dégâts que serait susceptible de causer une attaque terroriste et les rendre publics serait trop dangereux, objecte la France

La France ayant présenté ses propres critères quelques jours avant la réunion, les proches de M. Oettinger estiment que Paris fait preuve "de mépris". Pour arrondir les angles, le président de la Commission de Bruxelles, Manuel Barroso, a indiqué mercredi qu'un compromis était possible en tournant différemment le texte et en proposant une formulation suffisamment vague pour convenir à tous. Celle-ci évoquerait des tests concernant "la résistance à des actions imputables à l'homme". M. Oettinger avait, de son côté, déclaré mardi à Strasbourg qu'il s'opposerait à des "tests de résistance allégés". Ceux-ci "ne porteront pas ma signature", a-t-il affirmé.