Un récent rapport des Nations unies change la donne et prévoit une poursuite de la hausse : la planète, qui devrait passer le cap des 7 milliards de personnes le 31 octobre, comptera 9,3 milliards d’individus en 2050 et 10,1 milliards en 2100.

 Les causes de cette hausse ? Un taux de fertilité qui ne décroît pas dans les pays pauvres et qui augmente même dans plusieurs pays riches, comme les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne, alors que dans le même temps, les avancées médicales et l’amélioration du niveau de vie permettent aux gens de vivre plus longtemps.

Un bonne part de la hausse de la démographie est attendue dans les “pays à fertilité élevée”, en particulier en Afrique, où la population pourrait tripler en un siècle et passer de 1 milliard aujourd’hui à 3,6 milliards en 2100, explique Terra Eco, qui livre quelques exemples de ces tendances. L’Amérique du Nord devrait elle aussi voir sa population croître, de 344,5 à 526,4 millions. L’Europe, en revanche, est bien partie pour suivre la courbe inverse, et atteindre 675 millions d’individus en 2100 alors qu’elle en compte actuellement 738 millions. En France, la fertilité supérieure à la moyenne européenne devrait nous émanciper des tendances du continent, avec une augmentation de 30% au cours du siècle (de 62,8 à 80,3 millions).

Une tendance inédite ressort de cette étude : la population chinoise, la première du monde avec 1,34 milliard de têtes, devrait atteindre un pic en 2035, à 1,5 milliard, avant de décroître. Les derniers résultats du recensement national, publiés il y a dix jours, montrent ainsi que la croissance démographique chinoise a ralenti de moitié dans la dernière décennie, raconte le Guardian.

Selon le quotidien, la demande d’énergie pourrait ralentir plus tôt que prévu du fait, notamment, de ces nouvelles tendances. Les projections du laboratoire national américain Lawrence Berkeley prévoient ainsi une stagnation de la consommation d’énergie de la Chine dans 20 ans en raison d’une baisse de la demande en acier et en ciment : “L’urbanisation, la construction de zones résidentielles et commerciales, de routes ou encore de chemins de fer, atteindront un pic vers 2030 avec le ralentissement de la croissance démographique.” Une bonne nouvelle pour les émissions de gaz à effet de serre qui devraient stagner ou même commencer à décliner dans moins de vingt ans.

Car la question de la démographie galopante interroge bien évidemment sur notre capacité à partager les terres, ressources et richesses, tout en limitant le changement climatique d’origine anthropique. Selon le Fonds des Nations unies pour la population, le réchauffement planétaire ne peut être endigué que par une réduction massive de la population mondiale.

Faut-il pour autant réduire la natalité dans les pays où elle est la plus élevée, à savoir les pays en développement ? Pas forcément car, comme je le soulignais dans un article de janvier 2010 toujours d’actualité, tout dépend de l’empreinte écologique des Etats, c’est-à-dire la multiplication entre le nombre d’habitants d’un territoire et leur impact sur l’environnement. Chaque bébé qui naît aux Etats-Unis est par exemple responsable de l’émission de 1 644 tonnes de CO2, c’est-à-dire 5 fois plus qu’un bébé venant au monde en Chine et 91 fois plus qu’un enfant qui voit le jour au Bangladesh.