Source AFP

Les manifestants étaient 1.500 dans la capitale selon les organisateurs, 250 selon la police. Environ 60 personnes ont défilé dans le centre de Lyon en scandant "cannabis légal", une vingtaine ont été signalées à Cognac (Charente), une dizaine à Marseille...

Aux cris de "je ne me drogue pas, je me soigne" ou "on veut du bédo bio", le cortège parisien, d'où s'échappaient des effluves de chanvre, a marché sans incident de Bastille jusqu'à la place de la rotonde de Stalingrad (XIXe).

"A un an des élections présidentielles, on veut faire émerger le thème de la dépénalisation dans la campagne politique", a dit à l'AFP Farid Ghehioueche, de l'association Cannabis sans frontières.

"Il y a 4 millions de consommateurs réguliers de cannabis en France, 12 millions de consommateurs occasionnels. Il n'y a pas ou très peu de gens qui meurent du cannabis, en revanche, il y a des morts liés au trafic illicite", a souligné pour sa part André Gattolin, délégué national d'Europe Ecologie Les Verts, présent dans le cortège.

"Je suis persuadé que la dépénalisation, accompagnée d'une production de cannabis contrôlée, permettrait de faire baisser cette violence", a-t-il poursuivi, relayant les propos récents de Stéphane Gatignon, maire EELV de Sevran (Seine-Saint-Denis), ville gangrenée par le trafic de cette drogue.

Les participants à cette "marche mondiale du cannabis" ont répondu à l'appel d'une quinzaine d'associations et de groupes politiques, dont Act Up, AIDES, le CIRC (Collectif d'information et de recherche cannabique), Cannabis sans frontières, les Jeunes écologistes, EELV, le Mouvement des jeunes socialistes ou la Ligue des droits de l'homme.

Pourr sa part, l'ancien ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant (PS) a plaidé samedi pour la fin de la prohibition du cannabis, devenu "une drogue de masse" en France, et dont il vaudrait mieux selon lui organiser la production et la consommation de manière "contrôlée".

Interrogé par RTL sur le fait de savoir s'il était "pour un marché du cannabis contrôlé", le député-maire du XVIIIe arrondissement de Paris a répondu: "Oui (...) Il y a une consommation, c'est un fait, je regrette cela", mais "les sociétés ont toujours été consommatrices de drogue".

Mettant en avant les dangers du cannabis et du THC "la molécule qui pose problème" (le principe actif de la drogue, ndlr), il a enchaîné : "Je pense que si on achetait le cannabis qui serait produit, contrôlé sous l'égide de je ne sais quel office", en limitant son taux de THC, pourrait alors être organisée une véritable prévention.

"Je pense qu'il vaudrait mieux une consommation contrôlée, avec toutes les campagnes d'information, de prévention contre la consommation, pour avertir la personne qui se livre à cette consommation qu'il y a un risque, comme on le fait pour le tabac, l'alcool", a ajouté l'élu parisien, spécialiste des questions de toxicomanies au sein du groupe PS à l'Assemblée.

"Je veux que vous compreniez bien que l'élu et le père que je suis est contre la consommation des drogues, sauf que la prohibition n'entraîne pas la non consommation, au contraire, voilà pourquoi je pense qu'il serait utile d'avoir un débat", a encore indiqué M. Vaillant.

 


Quelques effets de la consommation de drogue et d'alcool, source, Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie :

=> Difficultés de concentration, difficultés scolaires ;
=> Préoccupations centrées sur l'obtention et la consommation du produit, isolement social et perte de motivation ;
=> Risques pour l'usager et son entourage, liés aux contacts avec des circuits illicites pour se procurer le produit ; 
=> Chez certaines personnes vulnérables, le cannabis peut engendrer ou aggraver un certain nombre de troubles psychiques comme l'anxiété, la panique et favoriser la dépression. Il peut aussi provoquer l'apparition d'une psychose cannabique : il s'agit d'une bouffée délirante qui nécessite une hospitalisation dans un service spécialisé. Le cannabis est également susceptible, chez les sujets prédisposés, de révéler ou d'aggraver les manifestations d'une maladie mentale grave, comme la schizophrénie. 
=> La consommation régulière d’alcool augmente le risque de cancers (notamment de la bouche, de la gorge, de l'œsophage, entre autres). La consommation régulière quand elle est excessive (ou au-delà des seuils de 2 à 3 verres par jour), augmente le risque de nombreuses autres pathologies : maladies du foie (cirrhose) et du pancréas, troubles cardiovasculaires, hypertension artérielle, maladies du système nerveux et troubles psychiques (anxiété, dépression, troubles du comportement).

( ajout de Jeudi : Outre le flashback cannabique et ses effets voir aussi l’implication de la substance dans les =>Accidents de la route….)

Se faire aider : http://www.drogues.gouv.fr/etre-aide/ag ... -conseils/


La consommation de cannabis accroît les risques psychotiques

LEMONDE.FR avec AFP  02.03.11

Les adolescents et les jeunes adultes consommateurs de cannabis ont davantage de risques de souffrir de troubles psychotiques que ceux qui n'en consomment pas, selon une étude publiée mercredi à Londres par le British Medical Journal. Des experts allemands et néerlandais ainsi que ceux de l'Institut de psychiatrie de Londres ont suivi 1900 personnes âgées de 14 à 24 ans pendant huit ans.

L'étude a montré que ceux qui avaient commencé à consommer du cannabis après le début de l'étude et ceux qui en avaient consommé avant et après avaient davantage de risques de souffrir de troubles psychotiques que ceux qui n'en avaient jamais consommé. "La consommation de cannabis constitue un facteur de risque de développement de symptômes psychotiques", indique l'étude.

"Cette étude ajoute un complément d'information à l'évidence déja solidement établie que la consommation continue de cannabis accroît les risques de symptômes et de maladies psychotiques", a affirmé Robin Murray, professeur de recherche psychiatrique à l'Institut de psychiatrie.