LE MONDE.FR avec Reuters | 06.05.11 

De tels articles constituent une provocation, sapent l'effort de la Grèce et de l'euro et servent des jeux spéculatoires", a réagi le ministère des finances dans un communiqué. L'hypothèse d'une sortie de la Grèce de la zone euro est "totalement fantaisiste", a confirmé Bercy.

Commentaire de Jeudi  emprunté à un propos publié sur le Nouvel Obs: 

"La zone Euro ne possède qu'un seul hôpital et ce dernier ne comprend que trois lits.
Trois malades sont déjà alités: l'Irlande, la Grèce, et le Portugal.
Sachant que l'Espagne s'est portée pâle, il faut, par conséquent, trouver de la place et virer le plus moribond des malades alités. Voilà, on rafistole, on dissimule, en attendant le grand crash !!!"

BAISSE DE L'EURO PAR RAPPORT AU DOLLAR

Une telle option, alliée à une restructuration de la dette grecque, revient périodiquement sur le tapis depuis le début de la crise hellénique à l'hiver 2010, même si elle a été totalement écartée tant par Athènes que par ses partenaires. La mise en place d'un plan de sauvetage sur trois ans de la Grèce en mai 2010 par l'Union européenne et le FMI est précisément destinée à éviter tout risque d'éclatement de la zone euro et à consolider la cohésion de l'ensemble.

Les informations du Spiegel ont immédiatement accéléré la baisse de l'euro par rapport au dollar. Vers 17 h 15 GMT (19 h 15, heure française), l'euro cotait 1,4382 dollar, alors qu'il s'échangeait encore aux alentours de 1,45 dollar juste avant la publication de ces informations et 1,4541 dollar jeudi vers 21 heures GMT.

RÉUNION SUR LA CRISE GRECQUE

Vendredi soir, la tenue d'une réunion de crise au sujet de la dette grecque à Luxembourg, également évoquée par le Spiegel, a été démentie par le chef de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, et le ministère des finances français.

Une source au sein de Bercy, contactée par Le Monde.fr, a toutefois déclaré qu'une réunion d'urgence se tenait bien au Luxembourg. Les ministres des finances des pays les plus importants de la zone euro se rencontrent pour discuter de la Grèce, du Portugal et de sujets liés, confirment des sources européennes. Selon une des sources, la réunion rassemble les pays de la zone euro appartenant au G8, à savoir l'Allemagne, la France et l'Italie. Selon une autre source, la réunion comprend aussi des représentants des pays notés triples A du groupe, dont les Pays-Bas, l'Autriche et la Finlande.

RUMEURS CROISSANTES

L'affaire se déroule sur fond de rumeurs croissantes sur les places financières sur l'inéluctabilité d'une restructuration de la dette publique grecque, qui dépasse les 150 % du PIB, quelle que soit la forme (décote, rééchelonnement ou autre) que prendrait une telle opération.

Nombre de responsables allemands plaident aussi en faveur d'un tel règlement, qu'Athènes et la Banque centrale européenne notamment excluent pourtant catégoriquement, invoquant notamment les dommages pour les banques et fonds de pension grecs.

La Grèce s'était déjà affirmée victime, le 21 avril, d'une attaque spéculative, après la diffusion d'un courriel évoquant une possible restructuration de sa dette en plein week-end de Pâques. La justice hellénique a ouvert une enquête sur cette affaire, lancée selon la presse par un responsable de la banque américaine Citigroup pour faire bouger les marchés.