Tout comme ce fut le cas à Flamanville (Manche) où le premier réacteur EPR voit le jour, un lobby milite pour que le site de la centrale nucléaire de Bellevile-sur-Loire monte en puissance.

 Au total, 94 rassemblements organisés dans le Loiret, en région Centre et partout en France par le réseau « Sortir du nucléaire » pour « fêter » le 25e anniversaire de Tchernobyl durant le weekend pascal.

Un pique nique de refus aux portes du site de Dampierre. Mais aussi ce voeu d'un « retrait progressif du nucléaire » exprimé, tout récemment, par une douzaine d'élus Verts au conseil régional du Centre. Récemment imités par le candidat Nicolas Hulot... Fukushima est passé par là.

À contrecourant, le lobby EPR (European Pressured Reactor) Belleville cap 2015 milite, lui, activement, pour que l'activité du site nucléaire implanté aux confins de trois départements (Loiret, Cher et Nièvre) se poursuive encore longtemps. Bien des éléments plaident, selon ses membres, en faveur d'une montée en puissance du site de Belleville-sur-Loire: l'emprise foncière permet aisément une extension, la Loire apporte la «source froide », l'infrastructure des lignes existe, la mutualisation de certains moyens serait synonyme d'économie alors que la proximité de l'Ile de France, gros consommateur d'énergie, constitue un argument supplémentaire pour qu'un réacteur EPR trouve sa place sur les bords de Loire.

Autant d'éléments auxquels souscrit Antoine Assice, directeur de la centrale de Belleville, qui reconnaît que « la moitié des 155 hectares du site sont aujourd'hui occupés ». Bien des similitudes existent entre le lobby normand Proflam qui s'était mobilisé en faveur de l'EPR de Flamanville et celui de Belleville.

EDF ne manque pas de rappeler que 95 % de sa production électrique n'émet pas de gaz à effet de s e r re. « EDF produit 45 grammes de COâ par KwH\h contre 669 g pour l'Allemagne et 868 g pour le Danemark, pays le plus équipé en éolien au prorata du nombre d'habitants », retient

Philippe Defossez, délégué régional d'EDF. Et d'ajouter qu'EDF, au plan régional, emploie 8.000 salariés, dont plus de 3.500 sur ses sites nucléaires (Belleville, Dampierre, Saint-Laurent, Chinon). Soit douze réacteurs régionaux qui produisent 20 % de l'électricité nationale.

Sur « l'autoroute de l'énergie », la région Centre occupe une place prépondérante, qu'elle n'entend pas quitter. Avec ou sans EPR. L'échéance de 2012 en décidera.