22/04/2011 AFP
Le conseil régional de Basse-Normandie dominé par le PS a rejeté
aujourd'hui une "motion d'urgence" déposée par Europe Ecologie Les
Verts (EE-LV) demandant un "moratoire" sur le réacteur nucléaire EPR
en construction à Flamanville (Manche).
Les neuf élus écologistes ont voté pour, tous les élus PS, PCF, NC, UMP et deux
des PRG se sont prononcés contre. Deux PRG n'ont pas pris part au vote, selon
le service de presse de la collectivité.
Selon le texte de la motion, "la construction du réacteur EPR à Flamanville
serait, si elle venait à son terme, clairement de nature à clore (le)
débat" sur "le choix de poursuivre ou non le programme
électronucléaire français" après la "catastrophe" de Fukushima.
La motion rappelle que le président de l’Autorité de sûreté nucléaire,
André-Claude Lacoste, a "lui-même évoqué, le 30 mars", devant des
parlementaires, "l’hypothèse d’un 'moratoire'" sur Flamanville.
Industrie laitière vulnérable en cas d'accident
Le chantier employant environ 3.800 personnes, les écologistes proposaient que
soit "amorti à court terme le choc" par "des réparations
économiques d'Etat". "La Basse-Normandie, premier bassin laitier de
France, qui destine une large part de ses produits à l'export, serait
immédiatement vulnérable en cas d'accident", souligne encore le texte.
Maître d'oeuvre du chantier, EDF exclut un moratoire. "Arrêter Flamanville
pendant six mois coûterait infiniment plus cher que d'avoir éventuellement à
reprendre telle ou telle tuyauterie ou tel ou tel élément de génie civil",
a affirmé hier Hervé Machenaud, son directeur de l’ingénierie.
"Personne ne peut le dire", a déclaré à l'AFP Mickaël Marie,
président du groupe EE-LV, affirmant qu'il existait un "décalage"
entre le vote de certains élus et l'opinion qu'ils exprimaient en privé.